Végétarisme, véganisme : les définitions

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Que recouvrent le végétarisme et le véganisme ? Depuis quand ces modes de vie existent-ils ? Qui sont les végés et quelle proportion de la population française représentent-ils ?

Le végétarisme, un choix millénaire

Il y a 2500 ans déjà, le philosophe Pythagore et ses disciples se distinguaient par leur choix alimentaire. Si nous ne pouvons en connaître aujourd’hui précisément les contours, il est probable qu’il correspondait à ce que nous appelons aujourd’hui le végétarisme : l’abstention de la consommation de chair animale. Jusqu’au 18e siècle, un tel choix est souvent associé à des motivations religieuses, que ce soit dans une perspective d’ascétisme (plutôt en Occident) ou par adhésion à certaines croyances, comme la réincarnation (en Orient).

Il faut attendre le 18e siècle pour que se développe chez les philosophes des Lumières un végétarisme éthique, fondé sur une condamnation des violences faites aux animaux. À l’époque, Voltaire, Rousseau, ou encore Lamartine soutiennent cette position. Au siècle suivant, la première organisation végétarienne au monde se développe. Il s’agit de la Vegetarian Society, qui voit le jour en Angleterre en 1847.

Végane, ou vivre sans exploiter les animaux

Au sein de cette association, les débats sont vifs concernant la consommation d’œufs et de produits laitiers. Faut-il exclure ces produits qui impliquent la mise à mort d’animaux (les veaux dans l’élevage laitier, les poussins mâles dans les couvoirs) ? Ou bien les accepter afin de ne pas mettre la barre trop haut ? Ces discussions conduisent au départ d’une partie des membres de l’association, et à la constitution d’une nouvelle entité, la Vegan Society, en 1944. L’adjectif vegan est formé par la contraction du terme vegetarian, puisqu’on considère que le véganisme représente à la fois l’origine et l’aboutissement de la démarche végétarienne.

Perçu il y a encore quelques décennies comme un choix radical, le véganisme est aujourd’hui beaucoup mieux connu du grand public, et adopté bien plus largement. En France, on considère aujourd’hui qu’entre 2 et 3% de la population française serait végétarienne. Quant à la population végane, il est difficile de l’estimer car elle représente un petit effectif. Par ailleurs, il s’agit d’une donnée qui évolue rapidement.

Végétarisme : mode d’alimentation qui exclut la chair des animaux (viande, poisson, crustacés, mollusques…)

Ovo-lacto-végétarisme : mode d’alimentation qui exclut la chair des animaux mais inclut les œufs et les produits laitiers

Flexitarisme : mode d’alimentation qui exclut en grande partie la viande et le poisson

Végétalisme : mode d’alimentation qui exclut tout produit d’origine animale (chair mais aussi produits laitiers, œufs, miel)

Véganisme : mode de vie global qui exclut autant que possible tout produit d’origine animale, que ce soit dans l’alimentation, l’habillement, l’hygiène ou les loisirs, et fondé sur une motivation éthique (refus de l’exploitation des animaux)

Qui sont les végés ?

C’est aux États-Unis que la population végétarienne et végane a été le plus étudiée. On sait que c’est une population majoritairement féminine, jeune, plutôt progressiste que conservatrice dans le domaine des idées politiques. On sait aussi que les végés ont en général un niveau d’études supérieur à la moyenne (mais ne gagnent pas forcément beaucoup plus, car ils choisissent des carrières engagées plutôt que lucratives), et vivent en ville plutôt qu’à la campagne. Les motivations initiales du choix végé sont principalement l’éthique (qui concerne les plus jeunes), l’écologie et la santé (qui concernent les plus âgés).

En France, le végétarisme a pris beaucoup d’essor depuis le début des années 2000. On estime qu’il représente de 2 à 3% de la population, et davantage chez les jeunes. La comparaison des chiffres entre ces deux sondages (2,2% de personnes végétariennes dans la population globale selon IPSOS, 8% chez les 12-25 ans selon Diplomeo) est à prendre avec précaution. En effet, le sondage mené par Diplomeo était auto-administré. Par ailleurs, il portait sur 3000 personnes environ, contre 15000 pour le sondage IPSOS. Longtemps perçu comme un mode de vie un peu marginal, il est vu aujourd’hui comme un choix branché, sans que ses motivations soient toujours bien connues. Quant au véganisme, il est de plus en plus souvent une évolution logique et rapide de l’ovo-lacto-végétarisme. Puisque la production de lait et d’œufs implique de mettre à mort des animaux, le véganisme apparaît comme un choix plus cohérent. De plus, ses aspects santé sont bien connus aujourd’hui, et on sait qu’il permet d’être en bonne santé à tous les âges de la vie.

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