Écologie : la solution est dans l’assiette
Les études se succèdent depuis quelques années pour dénoncer l’impact de l’élevage sur l’environnement. Notre consommation de viande et de produits laitiers serait responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine1, de 36 % de la consommation d’eau des Français2, de plus d’un tiers de la pollution de l’eau par les pesticides, l’azote et le phosphore3, de l’utilisation de 80 % de l’espace agricole en France et 70 % des terres agricoles du monde, de 91 % de la déforestation en Amazonie45 et la cause principale de perte de biodiversité sur terre.
Comment expliquer de tels dégâts ? D’abord, la production de viande et de produits laitiers est en soi très inefficace. D’énormes quantités d’espaces, d’énergie, d’intrants agricoles et d’eau sont nécessaires pour produire les végétaux qui nourrissent les animaux d’élevage. En plus, les bovins émettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre.
La pêche et l’aquaculture ne sont pas plus vertueuses, car sources de pollution en mer et d’érosion de la biodiversité marine : 90 % des “stocks” de poissons commercialisés sont en état de pleine exploitation ou de surexploitation6.
C’est pourquoi la végétalisation de l’alimentation est désormais reconnue comme une solution incontournable à la crise écologique et mérite davantage d’attention de la part des citoyens et dans les politiques environnementales.
En savoir plus sur l’impact de la production et de la consommation de produits animaux sur :
- Le changement climatique
- L’utilisation des sols et la biodiversité terrestre
- La biodiversité marine
- La consommation d’eau et la pollution de l’eau
- La solidarité Nord-Sud
Téléchargez notre rapport « Élevage et climat : comprendre le problème, évaluer les solutions »
Notes
- I4CE – Institute for climate economics, 2019. Politiques alimentaire et climat : une revue de la littérature.
- WWF, 2012. L’empreinte eau de la France.
- FAO – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2009. L’ombre portée de l’élevage. Impacts environnementaux et options pour leur atténuation. Steinfeld, Gerber, Wassenaar, Castel, Rosales, de Haan.
- Solagro, 2016. Scénario Afterres2050.
- FAO, 2016. The state of world fisheries and aquaculture.
- FAO, 2016. The state of world fisheries and aquaculture.
Questions-réponses
Sur les prairies permanentes, le broutage et le piétinement des ruminants provoquent une consolidation des racines de l’herbe, permettant d’améliorer la séquestration du carbone dans le sol. Toutefois, cette amélioration est largement limitée par le méthane émis par les ruminants broutant sur ces prairies. De plus, la capacité du sol à stocker le carbone arrive à saturation en quelques décennies, et ce carbone peut être relâché dans l’atmosphère à l’occasion de sécheresses ou de la mise en culture des prairies. En fait, pour séquestrer le carbone atmosphérique, rien de tel que de belles forêts… qui, à l’échelle planétaire, se réduisent, bien souvent au profit de l’élevage.
Les trois quarts de la production mondiale de soja servent à nourrir les animaux d’élevage, et la grande majorité de cette production est génétiquement modifiée. En France, 97% des tourteaux de soja consommés par le bétail sont importés du Brésil, pour la majeure partie. Le soja consommé par les Français, lui, provient de cultures situées en métropole ou en Europe, souvent biologiques.
C’est exact ! C’est ce qu’on appelle “l’eau verte”, qui représente 82% de la consommation d’eau que l’on attribue à la production de viande de bœuf (voire 97% en cas de pâturage extensif). Mais les productions végétales en absorbent aussi leur part ! En moyenne 78% pour les légumineuses et 75% pour les céréales. Même sans prendre en compte l’eau verte, la production de viande reste largement plus consommatrice d’eau que les productions végétales (sauf pour les oléagineux) : environ 1000 litres consommés pour produire 1 kg de bœuf contre 875 litres pour les légumineuses et 410 litres pour les céréales. En outre, l’eau utilisée en agriculture est susceptible d’être polluée par les déjections, les engrais et les pesticides…