Société : vers un monde plus végé

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La transition vers un monde plus végé est aujourd’hui une priorité pour répondre aux enjeux d’écologie et de santé publique. Comment faire ? Avec quels bénéfices attendus ?

La pression des productions animales sur les limites planétaires est aujourd’hui très lourde : l’élevage représente environ 18% des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle de la planète, constitue l’une des principales menaces pour la biodiversité, conduit à un changement d’usage des sols, perturbe fortement les cycles de l’azote et du phosphore, et cause de graves pollutions à l’échelle locale. Pour évoluer vers un modèle plus soutenable, il est indispensable aujourd’hui de réduire drastiquement les productions animales, et les consommations associées. Cette conclusion se dégage de nombreux travaux scientifiques, et émerge de plusieurs scénarios visant à construire des trajectoires agricoles vertueuses.

Dans le scénario Afterres 2050, qui vise à diviser par 2 les émissions de GES de la France à l’horizon 2050 (ce qui est conforme aux engagements climatiques nationaux), tout en passant à une production très majoritairement biologique, les productions animales sont divisées par 2, tandis que 125 000 emplois sont créés par rapport au scénario tendanciel. Ce premier scénario s’attache surtout à réduire l’élevage ruminant, qui est le plus néfaste pour le climat, tandis que le scénario TYFA (Ten Years For Agroecology) privilégie l’élevage extensif, et donc les ruminants, tout en réduisant d’un même ordre de grandeur (environ 50%) la production et la consommation de viande en Europe.

Une évolution concomitante du modèle alimentaire entrerait en conformité avec les recommandations de santé publique, et permettrait de réduire les risques de nombreuses pathologies de civilisation, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers. Par ailleurs, en s’appuyant sur la fermeture des exploitations industrielles, elle permettrait de réduire la souffrance animale là où elle est la plus criante.

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Questions - réponses

Aller vers un monde plus végé, ce serait s’attaquer aux éleveurs, qui sont déjà en grande souffrance

Les éleveurs sont maltraités par le modèle actuel. Actuellement, ce sont les productions les plus industrielles qui sont favorisées, au détriment de la condition animale et de l’écologie. La transition agricole peut se faire au bénéfice des productions les plus respectueuses de l’environnement, qui doivent être encouragées, mais également des éleveurs, qui pourront être formés, accompagnés vers ces filières, et soutenus par la commande publique. Il est possible – et souhaitable – de réduire la taille des cheptels tout en augmentant le revenu des agriculteurs voire le nombre d’emplois par ferme. C’est ce que propose The Shift Project dans son Plan de transformation de l’économie française. Il s’agit d’un choix politique, qui doit s’opérer au niveau européen et au niveau français.

La population mondiale augmente, ce n’est pas le végétal qui va la nourrir !

En réalité, la viande, les produits laitiers, les œufs et les poissons d’élevage représentent seulement 37% des protéines et 18 % des calories ingérées au niveau mondial, mais ils mobilisent 83 % des terres agricoles (à travers les cultures destinées aux animaux d’élevage mais aussi et surtout les pâturages). En allant vers une alimentation moins carnée, nous pouvons réduire notre emprise sur les terres de la planète et nourrir davantage de monde.

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